DOSSIER "LE VELO DE RANDONNEE" :
Pour franchir le pas
Nos randonnées peuvent prendre des formes variées selon nos
goûts, nos envies et nos possibilités. Elles vont d'une simple
promenade en famille le dimanche après-midi à la sortie de la
journée, jusqu'aux voyages aux longs cours en passant par les Randonnées
permanentes, les brevets fédéraux ou les projets plus personnels
et longtemps rêvés. Le randonneur pédestre adapte ses
chaussures au terrain qu'il parcourt, le cyclotouriste fait de même
avec son vélo.
Le randonneur cycliste, qu'il soit seul ou en groupe, conduit son périple
à sa guise. Son vélo est son moyen de locomotion mais aussi
son havresac dans lequel il emporte toutes ses petites choses personnelles
qui contribuent à rendre le voyage agréable. Un vélo,
certes, mais pas n'importe lequel!
La pratique du cyclotourisme peut se définir comme étant celle
de la randonnée à bicyclette. Ici, le terme randonnée
désigne un loisir sportif dans un esprit de découverte.
- Sportif car il faut bien grimper au sommet des côtes, voire des cols,
affronter le vent et les kilomètres. Nous faisons du vélo pour
faire du sport mais notre pratique est aux antipodes de la compétition.
Nous connaissons et respectons nos limites et cherchons juste à nous
faire plaisir, ce qui est déjà un beau résultat!
- Découverte car pédaler ne nous suffit pas. Nous allons à
la rencontre des paysages, des villages et de leurs habitants, au cours de
nos propres randonnées ou celles que nous proposent les diverses organisations
de la FFCT.
C'est à ses outils que l'on reconnaît l'ouvrier
Contrairement à d'autres formes de pratique de la bicyclette, la randonnée
implique une relative autonomie. Ce terme - qui fâche parfois - est
à prendre au sens large et peut se traduire par le fait que le cyclotouriste
doit pouvoir emporter avec lui tout ce qui est nécessaire à
l'accomplissement de sa randonnée. Cela commence par le simple nécessaire
de réparation, l'imperméable ou le coupe-vent jusqu'aux lourdes
sacoches des voyageurs en passant par le pique-nique, l'appareil photo ou
les objets personnels.
Le terme autonomie est également synonyme de confort et de simplicité.
Le cyclotouriste ayant choisi ce type de pratique peut, par exemple, se dépanner
seul en cas de crevaison, disposer de son imperméable dès les
premières gouttes, assurer son ravitaillement, etc. De façon
générale, il n'est tributaire de personne pour faire face aux
événements "ordinaires" de sa randonnée. Ici,
bien entendu, chacun fixe ses propres limites et emporte sur son vélo
ce dont il a besoin... et pas davantage!
La randonnée cyclotouriste, telle que définie ci-dessus, nous
rapproche de nos amis, les randonneurs pédestres, qui sont animés
par les mêmes motivations et poursuivent des buts similaires. Ceux d'entre
nous qui ont tant soit peu pratiqué ce type de randonnée savent
bien quelles attentions ces randonneurs portent à leur équipement
: chaussures, sac à dos, vêtements et équipements divers
sont choisis avec le plus grand soin et sont bien adaptés au type de
randonnée. Et pour ne parler que des chaussures, on ne part pas à
Saint-Jacques de Compostelle en espadrilles ou chaussés des fines "pointes"
de Christine Arron!
Et si l'on veut bien considérer que le vélo est au cycliste
ce que la godasse est au marcheur, force est de constater que le choix de
nos vélos n'est pas toujours adapté à ce que nous voulons
en faire. A notre décharge, il faut dire que le commerce du cycle est
certainement moins soucieux de notre pratique que ne l'est celui de la randonnée
pédestre pour ses pratiquants. Il suffit pour s'en convaincre de visiter
un magasin consacré au sport ou la vitrine de la plupart des vélocistes...
Nous y reviendrons.
Choisir son vélo de randonnée
L'autre façon de voir les choses
Pour bien des débutants l'acquisition du matériel se fait sous l'influence d'un vendeur ignorant les préceptes de la randonnée. Un non-choix qui peut se payer très cher. Et si vous commenciez par la fin...
Vous voulez un vélo? Prenez garde à vos critères de choix avant qu'il ne soit trop tard.
Erreur de casting
Dans la majorité des cas, l'achat d'un vélo se passe de la façon
suivante : on choisit d'abord le cadre en fonction de la taille du cycliste.
Parfois, un gabarit permet au vélociste de mettre le cycliste en situation
et de déterminer les longueurs de manivelles, de potence et la hauteur
de la selle. Ensuite et selon les goûts, l'offre et le contenu du porte-monnaie
on opte ou non pour le carbone, matériau à la mode et omniprésent
dans les vitrines. La forme du cadre est conventionnelle ou "slooping",
parfois l'arrière "wishbone" et la fourche droite et profilée.
Viennent ensuite les périphériques. Nous faisons du cyclotourisme
donc il nous faut trois plateaux. La roue libre va jusqu'au pignon de 26 dents,
parfois plus, et les pédales sont automatiques. La selle est choisie
pour son confort supposé, certaines ont un insert de gel, d'autres
sont évidées en leur milieu. Tel que, voici déjà
un beau vélo qui contentera beaucoup de pratiquants, adeptes des sorties
courtes ou de voyages et séjours "tout compris".
Les ennuis vont commencer lorsque le cycliste voudra découvrir de nouveaux
horizons et cherchera à adapter les accessoires! Pour ces derniers,
les vitrines des vélocistes ou magasins spécialisés offrent
un choix certain. En effet, il est possible d'y trouver des porte-bagages
arrière adaptables sur la tige de selle, des garde-boue fixables par
clips sur les éléments du cadre, des dispositifs pour fixer
des sacoches sous la selle ou sur le guidon. En général ces
accessoires sont censés être adaptables sur tous les vélos.
Un vieil adage dit que "ce qui est bon à tout n'est bon à
rien!" Sans aller jusqu'à cette triste extrémité,
il est courant de constater que nous rencontrons les pires difficultés
pour adapter ces accessoires et lorsque nous y arrivons, c'est parfois au
prix d'acrobaties mécaniques, de trucs et astuces divers, le tout pour
un résultat parfois contraire aux règles élémentaires
de sécurité!
Procéder par ordre
A première vue, ce qui distingue le vélo de randonnée
d'un autre vélo est la présence de ces accessoires. Il s'agit
avant tout des garde-boue, des porte-bagages et parfois d'un éclairage
fixe. Pour une efficacité maximum et pour éviter des désagréments,
il est absolument nécessaire de les prévoir avant l'achat du
vélo. En d'autres termes, le cadre doit être conçu pour
recevoir les accessoires nécessaires au vélo de randonnée,
selon les options choisies par son propriétaire.
Cette démarche est donc l'inverse de celle décrite en début
d'article, ce qui revient à dire que le cadre d'un vélo de randonnée
est totalement différent dans sa géométrie et sa conception,
de celui d'un vélo de cyclo-sport ou de compétition.
Le vélo en 3 mots :
Un porte-bagages pour transporter ses effets, des garde-boue pour rester propre par tous les temps et la lumière pour voir et être vu. Rien d'extravagant ni de superflu dans ces accessoires qui répondent à des besoins de base.
Toujours à l'affût, les amateurs de randonnée recherchent nouveautés et astuces pour équiper au mieux leur machine.
Label de qualité et indispensables pour les uns, inutiles et encombrants
pour les autres, ils ne méritent certainement pas cet excès d'honneur
ou cette indignité. La fonction du garde-boue est de protéger
le cycliste en cas de pluie, de protéger également certaines parties
du vélo et éventuellement les copains alentour. Il s'agit donc
d'un accessoire de confort et ils doivent être appréciés
en tant que tels. Ils existent sous diverses formes et en divers matériaux
: en métal léger et enveloppant, plats en forme de lame de différentes
largeurs en fonction du pneu, en matière plastique.
Le choix d'équiper un vélo de garde-boue implique des points essentiels
à prendre en compte dans l'architecture du cadre.
Protéger sans mettre en danger
Pour le garde-boue avant, un espace suffisant entre la tête de fourche
et le haut du pneu doit être respecté ainsi qu'une distance axe
de la roue/axe du pédalier qui permette de tourner le guidon sans que
le bout du pied du cycliste touche au garde-boue.
Ces contraintes sont directement liées à la sécurité
du cycliste. En effet, si le garde-boue est trop près du pneu, il existe
un risque de voir un objet venir s'intercaler entre pneu et garde-boue et bloquer
la roue. Quant au risque de voir le pied du cycliste toucher la roue, il se
passe de commentaires. On admet généralement que la distance pneu/garde-boue
est de 15 mm et que le bout de pied doit être distant d'au moins 5 mm
du garde-boue.
L'installation d'un garde-boue arrière impose de respecter :
- une distance suffisante entre les entretoises inférieures et supérieures
et le haut du pneu pour les mêmes raisons de sécurité auxquelles
il faut ajouter la possibilité de démonter la roue, pneu gonflé
;
- une distance suffisante entre l'axe de la roue et celui du pédalier.
Cette distance ou entraxe arrière, doit permettre le passage du collier
du dérailleur avant et le bon fonctionnement de celui-ci.
Faire une fixation
Le cadre doit être également muni d'oeillets permettant une fixation
efficace des garde-boue eux-mêmes (passage sous la fourche et les entretoises
arrière) ainsi que leurs tringles à l'avant et à l'arrière
au niveau des pattes qui reçoivent l'axe de la roue.
Pour en terminer avec cet accessoire, il est dommage que les constructeurs ne
proposent pas de garde-boue fiables facilement démontables. En effet,
cette particularité faciliterait grandement le rangement des vélos
dans les voitures ou dans des housses, ces dernières permettant d'emporter
alors nos vélos de randonnée dans tous les trains et sans formalités
particulières.
La première qualité d'un porte-bagages consiste à assurer
le transport de la charge qui lui est confiée, en toute sécurité
et sans nuire à la conduite du vélo. Plus que pour les garde-boue,
il est ici nécessaire d'associer étroitement l'accessoire et le
cadre.
Les porte-bagages sont placés à l'avant et/ou l'arrière
du vélo, c'est-à-dire sur la roue ou plus exactement le plus possible
sur la verticale passant par l'axe de la roue. Ce détail est important
car il conditionne en partie la tenue de route du vélo. Si nous prenons
l'exemple d'un bagage placé sur le porte-bagages arrière, toute
charge plus ou moins importante située à l'arrière de l'axe
de la roue aura tendance à soulever l'avant du vélo et provoquer
une vibration de la direction à grande vitesse dans les descentes.
On sait aussi que plus le bagage est lourd et plus il doit être placé
bas. En effet et comme pour le sac à dos une charge importante placée
haut nécessite plus d'efforts de la part du cycliste pour la maintenir
dans l'axe vertical. C'est la raison pour laquelle les voyageurs au long cours
portent leurs lourdes sacoches latéralement pour pouvoir les placer aussi
bas que possible.
Ce qui précède est important pour un vélo de randonnée
car il conditionne d'une part le choix des porte-bagages et leur emplacement
et, d'autre part la façon dont ils seront fixés sur le cadre ainsi
que la géométrie du cadre lui-même!
A l'avant, le plus utilisé
C'est sans doute le plus utilisé par les randonneurs. Il permet de disposer
facilement du contenu du sac de guidon qui est parfois muni d'un lecteur de
carte. Sa présence influe directement sur la direction de la bicyclette.
En effet, une bicyclette chargée à l'avant doit présenter
une chasse d'au moins 70 mm. Cette particularité nécessite bien
entendu une géométrie du cadre spécifique que ne présentent
pas les cadres destinés à un usage plus sportif.
D'autre part et pour un maintien parfait du sac, il est indispensable que le
porte-bagages soit solidaire de la fourche, que le sac repose sur le porte-bagages
et qu'il soit également solidaire de celui-ci. Ceci suppose que l'espace
situé devant le guidon soit libre. Actuellement et pour un guidon dit
"de course" seules les poignées Campagnolo offrent cette
possibilité puisque les quatre câbles passent sous la guidoline,
le long du guidon. Pour ceux qui ont choisi le concurrent Shimano l'encombrement
des câbles conduit à fixer des sacs directement sur le guidon,
sans soutien du porte-sac et donc "en hauteur" ce qui, nous l'avons
vu, n'est pas la meilleure façon de le placer. Le risque est grand puisque
le sac repose entièrement et seulement sur le système de fixation,
assujetti au guidon par des colliers et supportant à lui seul le poids
du sac et les soubresauts de la route.
Ici aussi, il est donc nécessaire de faire le choix de la transmission
en "amont". Si le vélo de randonnée doit être
équipé d'un sac situé à l'avant, mieux vaut choisir
Campagnolo. Si la préférence va vers Shimano, le sac
sera plutôt à l'arrière. Encore faut-il y prévoir
le porte-bagages.
A l'arrière, équilibrez la charge
Contrairement à ce que l'on voit parfois, l'arrière du vélo
n'est pas le meilleur endroit pour porter une charge importante. En effet, la
roue arrière doit déjà supporter le poids du cycliste et
on admet généralement que sa charge est égale à
60 % du poids total homme/machine. Cette charge peut monter à 65 % le
long d'une pente. Néanmoins, un vélo de randonnée peut
tout à fait être équipé d'un sac léger, situé
à l'arrière, et posé sur un porte-bagages fixé au
cadre par des attaches brasées comme les accessoires précédemment
décrits. Ceci suppose également un entraxe pédalier/axe
de la roue suffisamment long pour que le sac repose le plus possible à
la verticale de la roue. Nous avons déjà évoqué
cette particularité à propos des garde-boue.
Aujourd'hui, bon nombre de vélos sont équipés de porte-bagages
arrière fixés sur la tige de selle en l'absence de tout équipement
pour les fixer sur le cadre. En dépit de leur succès ces porte-bagages
présentent un danger réel surtout si l'on est tenté de
les charger lourdement. En effet, la charge repose alors en porte-à-faux
et crée une contrainte importante sur la tige de selle et la partie du
cadre qui la reçoit. Ces pièces ne sont absolument pas conçues
pour travailler de cette façon d'autant qu'elles supportent, en plus,
le poids du cycliste.
Au vu de ce qui précède, on pourrait résumer les caractéristiques
du cadre du vélo de randonnée au simple fait qu'il doit être
conçu pour recevoir des accessoires spécifiques. C'est exact mais
un peu réducteur si l'on s'en tient là. Une autre fonction d'un
tel cadre est d'assurer le confort du cycliste.
Le sac à dos
une fausse bonne idée
Beaucoup de cyclistes ont adopté cet équipement qui peut donner
satisfaction tant qu'il est léger et peu encombrant. Dans le cas contraire
et en dépit d'une opinion très répandue il constitue un
réel handicap. Porter un poids sur son dos induit des efforts sur les
bras et les épaules et déséquilibre le cycliste. En effet
une charge, placée à cette hauteur, exige de la part de celui
qui le porte une constante compensation de la force exercée par le sac,
notamment lorsque le cycliste monte en danseuse ou lorsqu'il est penché
latéralement. Sans vouloir vexer quiconque, on sait bien que tout muletier
préférera que ce soit sa mule qui porte le sac. La mule est équipée
d'un bât, le vélo de randonnée nous propose ses porte-bagages.
Les accessoires sélectionnés, il est temps de choisir le cadre. Sa géométrie doit aussi favoriser une résistance à la fatigue pendant les grandes randonnées.
Le cadre du vélo de randonnée doit être conçu pour recevoir les accessoires spécifiques. C'est exact mais un peu réducteur si l'on s'en tient là. Une autre fonction d'un tel cadre est d'assurer le confort du cycliste. La randonnée implique souvent de nombreuses heures de selle et le randonneur ne doit pas subir d'autres contraintes que celles dues au pédalage ce qui constitue déjà un beau programme. Le cadre étant la pièce maîtresse du vélo de randonnée, sa principale qualité doit être d'allier les deux vertus essentielles et fondamentales qui sont :
- La rigidité pour obtenir un rendement maximum et limiter les déperditions inutiles et néfastes à l'optimisation du potentiel physique du randonneur.
- La souplesse pour éviter qu'un surcroît de rigidité ne vienne entamer prématurément ce potentiel.
Pour concrétiser ces deux vertus, l'expression "une main d'acier dans un gant de velours" est de circonstance, expression que l'on peut interpréter de la façon suivante : "Un cadre acier pour pédaler dans le velours". Autant dire que le carbone, matériau moderne, n'est absolument pas adapté au vélo de randonnée. Outre son excès de rigidité, il est impossible d'y adapter les différents éléments de fixation détaillés plus haut. Les accessoires ne peuvent être fixés que par des colliers à l'esthétique douteuse et dont le serrage peut entamer l'intégrité du matériau. Autre argument et celui-ci rédhibitoire, l'offre actuelle des cadres en carbone est exclusivement tournée vers les vélos de compétition ou cyclo-sport. Il n'existe pas d'offre de cadre en carbone adapté au vélo de randonnée tel que décrit.
Indispensables au fonctionnement du vélo et associés au cadre, ils participent également au confort du randonneur ou plutôt des randonneurs.
En effet, dans notre monde cyclotouriste la culture des différences
est de rigueur. Nous sommes jeunes ou moins jeunes, lents ou moins lents, montagnards
contemplatifs ou besogneux, cyclotouristes affûtés ou cyclo-gastronomes!
Dans ces conditions, la notion de confort peut être appréciée
différemment et notre position sur le vélo différente d'un
individu à l'autre. Quelle que soit la catégorie à laquelle
nous appartenons et pour faciliter le mouvement alternatif du pédalage
notre précieuse anatomie sollicite trois points d'appui : les pédales,
le guidon ou poste de pilotage et la selle. L'agencement de ces trois points
d'appui entre eux constitue le réglage de la position, synonyme du confort
et de l'efficacité recherchés. Comme pour les accessoires, la
géométrie du cadre doit permettre les réglages nécessaires
à chacun, selon ses motivations et ses différences. C'est bien
le vélo qui doit être adapté à l'individu et non
le contraire!
Parmi les réglages évoqués plus haut, deux au moins sont
spécifiques au vélo de randonnée. Il s'agit de la distance
entre la selle et le guidon et leur différence de niveau.
Outre sa fonction de "volant" il regroupe les commandes telles que
les freins ou les manettes de dérailleurs. Mais il ne se limite pas à
cela puisqu'il constitue un point d'appui du cycliste et c'est le seul qui offre
plusieurs possibilités pour varier ce point d'appui. Lorsque la randonnée
propose plusieurs heures sur le vélo, la variété des positions
de la main sur le guidon est donc synonyme de confort et de rendement. Le guidon
le plus usité est dit "de course". Malgré ce terme qui
peut paraître réducteur ou peu adapté, ce modèle
propose la possibilité de varier et l'écartement des bras et la
position du poignet, même si peu de randonneurs utilisent la position
dite "basse".
Il existe plusieurs modèles de guidons multipositions tel le guidon "papillon"
qui répond aux mêmes exigences. Compte tenu de ce qui précède,
il apparaît évident que le guidon "barre" n'est absolument
pas adapté aux besoins du randonneur même muni d'appendices à
chaque extrémité.
Les autres éléments périphériques sans doute moins
spécifiques que les précédents, ont aussi leur importance
et il convient de ne pas les négliger.
Selon le cyclotouriste, la position ne doit être ni trop allongée, ni trop redressée. Une position trop allongée provoque à la longue des douleurs dans les vertèbres cervicales, tandis qu'une position trop redressée provoque des douleurs dans les vertèbres lombaires. Sur ce dernier point, l'intensité des secousses devient, à la longue, traumatisante et mieux vaut adopter une position permettant d'étirer la colonne vertébrale.
C'est sans doute l'élément du réglage le plus "personnalisé".
Elle peut varier selon l'âge et surtout la morphologie du randonneur.
La règle générale veut que la selle soit plus haute que
le guidon pour les hommes, et au même niveau pour les dames. Ici, c'est
la notion de confort qui prévaut et la règle générale
est souvent battue en brèche par le "particulier".
Pour arriver à concilier ces deux points spécifiques du réglage
de la position, il est donc absolument nécessaire que le cadre soit conçu
de telle façon que l'on puisse placer le guidon à la hauteur souhaitée
et que la selle dispose d'un réglage avant/arrière suffisamment
ample pour satisfaire tous les utilisateurs. La mode est aux cadres "slooping"
c'est-à-dire des cadres dont le tube de selle est le plus court possible,
dégageant la tige de selle au maximum. Si ce dispositif est acceptable
en compétition avec des utilisateurs "légers" et peu
en appui sur la selle, il peut s'avérer catastrophique pour un cyclotouriste
plus lourd et qui va alors peser de tout son poids sur l'articulation tige/cadre,
augmentant le phénomène de flexion parfois accentué par
la présence d'un porte-bagages fixé sur la tige.
Elément de confort par excellence, elle ne remplit entièrement ce rôle qu'associée à un réglage adapté par rapport au guidon et aux pédales. La meilleure des selles placée trop haut ou trop loin du guidon peut se révéler le pire des instruments de torture. Les selles en cuir ont leurs partisans mais beaucoup de selles actuelles remplissent parfaitement leur mission même pour les anatomies les plus délicates.
Plus que les roues elles-mêmes, ce sont surtout les pneus et leurs sections qui sont à prendre en compte. Il faut savoir que plus le cycliste et son bagage sont lourds et plus la section des pneus doit être large sachant que dans ce cas, la pression diminue avec la section. Pour fixer les esprits, il faut savoir qu'un pneu de dimension 700x23 doit être gonflé à 7 ou 8 kg de pression tandis qu'un 650x32 n'est gonflé qu'à 4 ou 5 kg. Le premier restituera toutes les aspérités de la route, le second en absorbera une partie.
Conclusion
Comme nous venons de le voir, la démarche précédant le
choix d'un vélo de randonnée est surtout axée sur l'usage
ou la pratique du cycliste. En d'autres termes, le vélo de randonnée
ne peut être un vélo de compétition "customisé"
comme on le voit trop souvent. Transformer un tel vélo lui fait souvent
perdre les caractéristiques qui lui sont propres (tenue de route, contraintes
mécaniques non prévues...) et ne donne pas entièrement
satisfaction quant aux exigences de la randonnée telle que définie
en préambule.
Le vélo de randonnée est donc un véritable choix, une volonté
de la part du cyclotouriste qui acceptera de franchir le pas, souvent en surmontant
ses réticences mais pour y trouver finalement un véritable avantage.
Peu nombreux sont ceux qui, après avoir franchi le pas, ne se sont pas
montrés satisfaits de leur vélo de randonnée.
(Source : revue "Cyclotourisme" n°549 de juillet-août 2006, la revue officielle de la Fédération Française de CycloTourisme)