La pratique de la bicyclette, si l'on veut en tirer joie et satisfaction, demande un minimum de connaissances techniques : choix de la bonne machine, position idéale, développements appropriés, équipements adéquats... Ces conseils techniques élémentaires visent à épargner aux nouveaux pratiquants certaines erreurs grossières et à rappeler aux plus expérimentés des conseils utiles.
Les conseils que nous vous donnons ne remplaceront en aucun cas les acquis
nés de la pratique. Les randonneurs chevronnés aideront les
néophytes à parfaire leurs connaissances.
Le cyclotourisme se pratique en tout lieu, de jour comme de nuit, et le randonneur
doit subvenir lui-même à sa propre subsistance sur la route,
c'est-à-dire à sa nourriture, à son habillement, parfois
au transport de ses bagages, etc.
En conséquence, nous préconisons l'usage d'une bicyclette équipée
pour passer partout (donc avec une gamme étendue de développements),
par tous les temps (garde-boue), de jour comme de nuit (l'éclairage
est indispensable et répond aux exigences du Code de la route),
et munie de dispositifs permettant d'emmener le mini-équipement nécessaire.
L'esprit de notre sport nous différencie du coureur cycliste, qui recherche
avant tout vitesse et légèreté. Le randonneur attend
tout d'abord l'agrément, le confort - il doit aller loin, rouler longtemps
- ensuite seulement le rendement (qu'il ne faut surtout pas négliger
non plus).
C'est sur ces bases simples que vous trouverez ci-dessous des conseils sur
votre bicyclette, sur la position à adopter et les réglages
nécessaires, et enfin sur votre équipement personnel.
Bicyclette de type "randonneuse"
|
2 Bicyclettes de type "cyclo-camping"
|
Le choix de la machine dépend de l'usage envisagé : promenades,
tourisme, randonnées, brevets de longues distances, tout-terrain (VTT).
Le type cyclo-randonneuse, par son équipement et sa spécificité,
est la bicyclette qui convient le mieux à l'ensemble des activités
cyclotouristiques (promenades, tourisme, randonnées, voyages en autonomie,
cyclo-camping, brevets de longue distance ...). Les bicyclettes de type "randonneuse"
ou "cyclo-camping" (voir photos ci-dessus) sont par ailleurs les
seules à être en règle vis-à-vis du Code de
la route.
Une fois le choix effectué, vous devez exiger un cadre et des accessoires
adaptés à votre morphologie ainsi que des développements
compatibles à vos capacités physiques et votre entraînement.
Il faut ensuite procéder aux réglages de position et effectuer
les retouches nécessaires après expérimentation sur la
route. Achetée chez votre vélociste habituel, ou chez un artisan-constructeur
spécialisé, votre bicyclette vous donnera toute satisfaction
si vous adoptez les règles suivantes.
Il doit être en acier. Ce matériau a pour caractéristique
de se déformer, même légèrement, pour accompagner
les mouvements du cycliste et absorber en partie les chocs. Le carbone, sans
doute plus léger, est trop rigide pour la pratique du cyclotourisme
et plus adapté à la compétition. D'autre part, un cadre
en acier peut recevoir, par soudure, les fixations nécessaires aux
accessoires tels que pompe, sacs ou sacoches ce que ne permet pas le carbone.
Même pour les dames, il est préférable de choisir un cadre
fermé dit "cadre homme", beaucoup plus rigide. La qualité
première d'un cadre doit être sa rigidité, la légèreté
venant au second plan. Ce qui reste primordial, c'est avant toute chose la
hauteur de ce cadre qui doit être en fonction de la taille de l'utilisateur.
Pour choisir la bonne hauteur, il faut mesurer son entrejambe à partir
du sol, pieds nus. La hauteur du cadre appropriée sera des 2/3 (ou
67 %) de cette mesure pour une randonneuse et de 60 à 65 % pour un
VTT.
Cette mesure correspond à la distance dite "d'axe en axe",
du centre de l'axe du pédalier au point où l'axe du tube horizontal
coupe l'axe du tube de selle.
Avant de commander sa bicyclette, il faut bien savoir si le constructeur conçoit
la hauteur du cadre de façon identique. En effet, les artisans et certains
fabricants utilisent la hauteur "d'axe en axe", mais bien des constructeurs
de série la mesurent du centre de l'axe du pédalier à
l'extrémité du tube de selle, ce qui aboutit à une différence
de 1,5 à 2 cm selon le raccord. Les constructeurs proposent généralement
des hauteurs de cadre en centimètres ou le plus souvent de 2 cm en
2 cm. Il est préférable de choisir un cadre légèrement
trop petit plutôt que trop grand.
Les pièces tournantes (roues, pédaliers, etc.) doivent être
les plus légères possibles pour obtenir un bon rendement.
Toutefois, la légèreté ne doit pas être sacrifiée
à la solidité. A cet égard, une roue à rayonnage
conventionnel offre plus de garantie qu'une roue réputée légère
au nombre de rayons réduit. La section des pneus doit être adaptée
à la pratique du cyclotourisme. Plus la section d'un pneu est réduite,
plus il doit être gonflé et moins il est confortable. Une section
de 23 mm est un minimum pour la pratique sur route.
La transmission s'effectue par les pédales, les manivelles, le pédalier, la chaîne et la roue libre.
Les pédales
Elles peuvent être équipées de cale-pieds munis de courroies.
Pour pointure 38 et en dessous, choisir le modèle "court"
; de 39 à 42, le modèle "moyen" et le modèle
"long" pour les pointures au-delà du 43. Les systèmes
de pédales à fixation rapide sont de plus en plus utilisés
par les cyclotouristes, à juste titre puisque les cales incorporées
dans la semelle des chaussures permettent une marche naturelle.
Les manivelles
Elles seront d'une longueur équivalente à environ 1/5ème
(20 à 22%) de l'entrejambe.
Le pédalier
Il possédera au moins deux plateaux. Le premier aura le plus souvent
de 36 à 44 dents et correspondra aux développements les plus
usuels. Le deuxième aura de 26 à 32 dents et permettra les passages
les plus difficiles dans les terrains les plus pentus. On peut également
envisager un troisième plateau de 46 à 52 dents pour se faire
plaisir dans les descentes ou avec le vent dans le dos.
La roue libre
Elle aura de 7 à 10 pignons, les plus répandues comportant aujourd'hui
9 ou 10 pignons.
Le développement
C'est la distance parcourue par la bicyclette pour un tour complet du pédalier.
Il est donc proportionnel au diamètre du plateau (donc à son
nombre de dents) et inversement proportionnel au diamètre de la couronne
de la roue libre utilisée (donc également à son nombre
de dents). Les développements doivent être déterminés
avec soin pour rouler longtemps et sans fatigue. Il est fortement conseillé
(surtout à un débutant) d'utiliser de petits développements
car il est préférable de cultiver sa vitesse de jambes plutôt
que sa force. La gamme de développements doit descendre assez bas,
tant pour les régions plates (vent de face) que pour les régions
vallonnées (côtes) ou montagneuses (cols).
On peut conseiller à titre indicatif un pignon minimum de 13 ou 14
dents et un pignon maximum de 26 ou 28 dents. Il est prudent de prévoir
des développements moyens de 5 mètres pour un "régime
de croisière" à 2,5 m pour aborder les fortes montées
(ou mieux le tour de roue, 28/28 par exemple) ; 6,5 à 7 m étant
suffisants pour la vitesse. C'est aussi en pratiquant des randonnées
d'une certaine distance, au-dessus de 100 km/jour, que l'utilisateur se rendra
compte si les braquets sont appropriés à sa propre utilisation.
Afin de garder une "ligne de chaîne" correcte, il ne faut
pas utiliser le grand plateau avec la plus grande couronne arrière,
ni le petit plateau avec la plus petite couronne.
La selle
Il ne faut pas lésiner sur la qualité (donc le prix !) de cet
accessoire. Sa forme et sa matière doivent lui permettre de se "former"
à votre anatomie et non le contraire.
Les selles en cuir répondent à ces exigences. En l'absence de
selle en cuir, choisir un matériau souple et sachez que les selles
"larges" avec insert de gel ne sont pas plus confortables, au contraire.
Le cintre
Le cintre type course dit à "trois positions" ou "course"
a la préférence de la grande majorité des cyclotouristes.
Il permet de varier la position des mains en cours de randonnée et
de bien contrôler le vélo en descente. Il sera enveloppé
d'une tresse autocollante (guidoline). Le guidon est fixé au reste
du cadre (direction) au moyen d'une potence dont la longueur est variable
suivant la morphologie des individus.
Il existe aussi des modèles "papillon", "droit"
ou "inversé" convenant mieux à certains au niveau
ergonomie.
Les freins
Le système de freins le plus courant est du type "étrier"
à tirage latéral et, quelle que soit la marque choisie, il ne
faut pas lésiner sur la qualité. On peut aussi préférer
les freins à tirage central type Cantilever ou V.Brake.
Les garde-boue
En duralumin ou mieux en inox, ils seront très enveloppants et descendant
au moins jusqu'à l'axe des roues. Les garde-boue "plastique"
peuvent être utilisés s'ils répondent à ces exigences.
Il faudra alors veiller tout particulièrement aux aspects sécurité
et à la fiabilité de leurs fixations.
Le porte-sac de guidon
Il supporte le sac de guidon et évite qu'il soit suspendu dans le vide.
Il contribue donc à abaisser le centre de gravité et décharge
le système de fixation d'une partie de son poids. A ce titre, il est
un élément de sécurité important.
L'éclairage
Il est imposé par le Code de la route. Il est de rigueur pour
les départs avant le lever du soleil, les arrivées tardives
ou le franchissement de tunnels en plein jour. Il est soit à alternateur
(appelé improprement dynamo), soit à piles. Ce dernier système
a le double avantage de ne pas s'opposer à l'avancement comme l'alternateur,
et de continuer à fonctionner même en cas d'arrêt du cyclotouriste
(sécurité). Son double inconvénient est la nécessité
de prévoir des piles de secours et de créer des déchets
polluants. On peut préférer les éclairages à LED
(Light Emiting Diode = Diode électro luminescente) moins gourmands
en énergie et plus fiables (pas d'ampoules grillées).
La pompe
Elle sera fixée sous le tube horizontal du cadre, sur le hauban gauche
ou éventuellement sous le tube oblique du cadre. On peut aussi, maintenant,
utiliser les petites pompes télescopiques, voire des petites recharges
d'air comprimé.
Le timbre avertisseur sonore
Il est imposé par le Code de la route. La grande majorité
des cyclotouristes le néglige, ce qui est une mauvaise habitude.
Pour la même raison, la bicyclette doit également avoir un catadioptre
rouge à l'arrière, un catadioptre blanc à l'avant, des
dispositifs réfléchissants sur les pédales et dans les
roues.
Un minimum d'entretien est indispensable pour maintenir la bicyclette longtemps
en bon état de fonctionnement.
Les pièces tournantes devront être suffisamment graissées.
On s'attachera particulièrement à la chaîne qui sera essuyée
avec un chiffon sec imbibé d'un dégraissant léger, spécifique
au nettoyage des chaînes de bicyclette. Le graissage de la chaîne
sera ensuite effectué également à l'aide d'un lubrifiant
spécifique. Il faut savoir que le lubrifiant "utile" se trouve
entre les plaquettes et l'axe de la chaîne ; il est nécessaire,
après graissage, de retirer le produit superflu qui se trouve à
l'extérieur de la chaîne et qui amalgame la poussière
de la route. Les roulettes de dérailleur seront graissées de
la même façon.
Le cadre, les rayons, les jantes, etc. seront nettoyés avec un chiffon
humide pour enlever boue et poussière, puis bien essuyés avec
un chiffon sec.
Les pneus seront examinés de temps en temps pour déceler éventuellement
le grain du silex ou tout objet qui aurait pu s'y incruster et par la suite
provoquer une crevaison. Il est bon de vérifier régulièrement
la visserie et les écrous de fixation de la selle, des manivelles,
des tringles de garde-boue, etc.
Evitez de rouler avec des pneumatiques insuffisamment gonflés, cela augmente le risque de crevaison, provoque une usure prématurée, agit sur la tenue de route de la machine et sur son freinage ; à l'inverse, des pneus trop gonflés diminuent le confort. Il est bon de suivre les conseils donnés par les fabricants. Un cadre rigide à vos mesures, des pièces tournantes légères, une bonne selle, une gamme de développements étendue, un braquet de base bien choisi, tels sont les points sur lesquels il faut insister ; mais le plus important encore, c'est d'avoir une bonne position sur le vélo.
Une position correcte, sur une bicyclette réglée à votre morphologie, conditionne l'agrément et l'efficacité.
Assis sur la selle en s'appuyant au mur, les pieds chaussés de chaussures
cyclistes, posez les talons sur les pédales, placez une pédale
au point le plus bas, la jambe doit tomber normalement sans être raide.
Montez ou descendez la selle pour obtenir la bonne hauteur. En pédalant
à l'envers on ne doit pas se déhancher.
Le bec de selle sera très légèrement relevé (0,5
cm à 1 cm) par rapport à l'arrière (le croissant) afin
d'éviter de glisser vers l'avant pour les hommes ; pour les dames,
il est conseillé au contraire de baisser légèrement le
bec de selle. Une selle en cuir peut être retendue, si nécessaire,
au moyen de l'écrou placé sous le bec de selle. Il est aussi
possible de maintenir la souplesse du cuir en la traitant tous les ans avec
une graisse appropriée que l'on appliquera sur l'envers de la selle.
La hauteur de la selle étant déterminée, il faut maintenant définir le recul de la selle en partant de l'axe du pédalier. La meilleure manière est de se tenir assis sur la selle, pieds dans les cale-pieds, ou chaussure enclenchée à la pédale, les pieds et manivelles à l'horizontale : un fil à plomb passant devant l'axe de la pédale placée en avant doit effleurer le genou. Reculez ou avancez la selle pour obtenir un réglage le plus précis possible.
Comme toujours, il faut trouver un compromis entre confort et efficacité. Deux recettes permettent de l'approcher et de partir d'un premier réglage pour chercher sa position. La première s'applique en même temps que celle utilisée (voir plus bas) pour la détermination de la bonne hauteur : l'angle formé par les membres supérieurs en extension, la main s'appuyant sur le haut du cintre, et par le tronc, doit être un angle droit. C'est cette position qui est la plus confortable pour l'épaule, une légère flexion de 15° de l'avant-bras permet d'amortir les vibrations et les chocs venant de la route par la roue avant.
En règle générale, le sommet de la potence doit être
plus bas de 1 à 2 cm que le plan horizontal de la selle. Plus précisément,
pour un cyclotouriste, la bonne hauteur du cintre doit être telle que
la bissectrice de l'angle formé par les membres supérieurs en
extension, la main s'appuyant sur le haut du cintre (il s'agit d'un "cintre
de course" à trois positions), et par le tronc (de l'articulation
de la hanche à celle de l'épaule), soit verticale ou légèrement
orientée en bas et en arrière.
Ces données doivent être bien définies lors de l'achat
d'un vélo. S'il est toujours possible de monter ou de descendre la
selle, la hauteur de la plupart des potences ne peut être modifiée
après montage. C'est en fait la morphologie de chacun qui déterminera
le réglage.
Il sera en principe égal à la largeur des épaules, le plus courant est le cintre de 40 ou 42 cm pris d'axe en axe à ses extrémités.
La taille du cale-pieds (voir plus haut) définira en elle-même la position du pied sur la pédale. Pour que cette position soit bonne, il faut que l'articulation métacarpo-phalangienne du gros orteil repose sur l'axe de la pédale. L'utilisation des pédales à fixation rapide nécessite les mêmes réglages.
L'équipement pour la randonnée doit être complet et léger. Complet car le randonneur doit se débrouiller seul. Léger car il ne doit pas s'encombrer de choses inutiles et veiller au poids et à l'encombrement.
C'est dans une sacoche en toile imperméable fixée à l'avant de sa machine, à proximité de la main, que le cyclotouriste placera l'essentiel de son "minimum à emporter". Ce genre de sac se trouve chez tous les vélocistes. Il existe différents systèmes de fixation. Le sac de guidon contiendra les éléments indispensables au bon déroulement d'une randonnée ou d'un voyage itinérant parmi lesquels on peut citer : une carte routière au 100 000ème IGN, un nécessaire de réparation et des accessoires personnels (papiers d'identité, alimentation).
Pour les longues randonnées, évitez le slip dont les coutures
peuvent blesser, utilisez plutôt un cuissard ou short avec fond en peau
de chamois ou synthétique que vous mettez directement sur la peau.
Un polo, une chemisette ou un maillot cycliste sans publicité peut
compléter votre tenue. Pour des raisons de sécurité privilégiez
les vêtements clairs. Par temps frais ou froid, pensez aux vêtements
chauds (fibre polaire, vestes thermiques) et surtout protégez les extrémités
: gants fourrés, bonnet.
Contre la pluie, il existe le poncho en matière plastique fin et souple
qui donne une assez bonne protection, une faible condensation de la transpiration
à l'intérieur, mais avec pour inconvénient une prise
au vent non négligeable. Certains cyclotouristes adoptent l'imperméable
à manches, en PVC, qui offre moins de prise au vent, mais sous lequel
la transpiration se condense par manque d'aération. Les vêtements
réalisés en Goretex© ou matière similaire, évitent
cette condensation.
S'il fait très froid, vous pouvez utiliser des surchaussures. Contre
le soleil, une casquette avec visière est à prévoir,
de même qu'une bonne paire de lunettes à verres filtrants et
des produits antisolaires pour éviter les coups de soleil.
Enfin, avant d'entreprendre une grande descente (col), il est sage de porter
un coupe-vent.
Tous ces conseils techniques sont repris en détail dans l'Unité Mécanique éditée par la commission nationale de Formation. Ce document peut être commandé au siège fédéral.
(*) La boutique fédérale propose une tenue complète de vêtements cyclistes.
(Source du texte ci-dessus : Guide du cyclotouriste distribué gracieusement tous les 2 ans à chaque licencié et contenant tous les renseignements sur : l'histoire, la formation, la technique, la nature, l'environnement, la famille, les brevets, la pratique, les activités, les manifestations)